LA TENDANCE À NOUS CLOISONNER DANS UNE MATRICE
Si je prends mon exemple sur le Net, peut-être même avec la TNT (que je n’ai pas) mais qui suivrait toutes mes tendances télévisuelles (commerciales ? Je ne le pense pas), déjà, avec mes tendances internautes, j’ai (au moins) le profil d’une personne de cinquante-quatre ans de sexe masculin pacsée avec une personne sous protection judiciaire, qui ne se laisse pas cloisonner dans des tendances cinéphiles, littéraires, intellectuelles… en supprimant ses historiques de navigation, mais en sachant très bien qu’un fichier (au moins un !) numérique compressé va aux États-Unis chez Bill Gates et ses coéquipiers, qui le retransmettent à qui a les pleins pouvoirs par l’opération de nettoyage de disque de Microsoft : « nettoyage système ». Là, j’espère être paranoïde, et pourtant c’est si probable (ou le sera un jour).
Les conséquences si je ne faisais pas tous ces « nettoyages » seraient que l’information suggérée (publicitaire) me limiterait complètement dans mon ouverture au monde au lieu de m’accompagner : si je veux savoir ce qui est proposé aux enfants, aux ados, qui sortirait des sentiers battus, je suis HORS COURSE. Tous ces « nettoyages système » réunis en savent plus que moi, mais personne, intellectuellement parlant (à opposer à économiquement ou politiquement), ne m’apporte plus de sources hasardeuses (ou divines), c’est la matrice et son algorithme qui décident. D’ailleurs, à l’heure où j’écris « algorithme », si je voulais l’écrire « algorythme », rien que mon correcteur d’orthographe serait (déjà) au courant (il me demanderait même si je veux faire entrer cette nouvelle orthographe dans une matrice syntaxique (via Word et Internet)). (Ceci dit, je ne suis pas censé dans mes écrits citer de marque, pourtant le thème est bien l’outil numérique dans ce paragraphe et je ne peux parler que de ce que je connais : donc, le citer !)
Je suis cloisonné, limité, bridé, comme un cheval, mais, aussi noble soit l’animal, je me considère comme « humain », homme.
Thérapie conjugale.
Après quinze ans de mariage et de fréquentes disputes, un couple se décide à consulter un conseiller conjugal
L’épouse se lance immédiatement dans une longue tirade passionnée où elle détaille chaque petit problème de couple survenu pendant ces 15 années.
Et encore, et encore, et encore : il ne m’aime plus, il me néglige il me laisse seule, il ne me donne pas d’affection, etc. etc.
Finalement, après l’avoir patiemment écoutée, le thérapeute se lève, fait le tour de son bureau, demande à la femme de se lever et il l’embrasse longuement, avec fougue et passion.
La femme, enfin silencieuse, se rassoit calmement, l’air béat, comme sur un nuage.
« Voilà, dit le thérapeute au mari, ce dont votre épouse a besoin, chaque jour …Et j’insiste: chaque jour de la semaine !
Sommes-nous bien d’accord ? »
Le mari, après quelques instants de réflexion : « Du lundi au vendredi, pas de problème, je peux vous l’amener ici chaque matin, mais le weekend je joue au golf.»
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